vendredi 22 mai 2009

Ca discute sec a l'Espace Langue Tokyo !




A l'Espace Langue Tokyo, on parle japonais mais aussi français.

C'est dans cette petite école sympathique, idéalement située dans le quartier d'Harajuku (à 5 minutes en vélo de chez nous), que j'ai commencé à animer des salons de conversation en français, il y a 1 mois.

  • Le lundi soir, j'anime un salon de niveau 1, le niveau "le plus faible"
En fait, à ma grande surprise, les 2 jeunes participants de ce salon sont d'un niveau bien plus élevé que ce à quoi je m'attendais. Voyez plutôt :
- Takayuki travaille dans une galerie de photos d'arts, et sa petite amie est française...
- et Kazunoli fait une thèse en littérature française sur Villier l'ile de Arles, poète symbolique du 19è siècle. Habitué à lire en français il cherche à améliorer son oral pour passer le concours d'entrée dans la meilleure université de Tokyo dans cette spécialité.
Le lundi, on parle donc art et littérature, un bon moyen d'en apprendre plus sur Daido Moriyama (grand photographe japonais), Gustave Moreau (peintre symbolique de la 2è partie du 19è siècle), ou encore le musée de Benesse sur l'ile de Naoshima (le meilleur musée du Japon selon Takayuki).
Kazunoli parle comme dans les livres qu'il lit : "certes", "quant à ce sujet", "par conséquent", "son frère cadet"... Bien des français apprendraient à l'écouter parler !
  • Le mercredi, c'est le niveau 2, avec Tetsu et Takeyoshi, 2 seniors aux caractères opposés
Alors que Tetsu est cadre dans une entreprise d'imprimantes Allemande, et traduit des manuels techniques de l'allemand au japonais, Takeyoshi, lui, a gardé l'humilité des familles pauvres de la campagne, malgré son poste chez Mitsubishi.
L'un aime la randonnée et la haute montagne, alors que l'autre aime les danses de salon (il est capable d'en faire plusieurs heures par jour, plusieurs jours de suite !).
Le duo est étonnant, chacun conservant sa condition sociale jusque dans les prises de paroles du salon de conversation !
  • Enfin, le vendredi, pour le niveau 3, c'est la compétition à celui qui aura le CV le plus passionnant :
- Miya travaille en tant qu'assistante avocate
- Yoshiko est aide soignante pour des malades d'Alzheimer.

- Yuko est responsable du pôle automobile à l'Agence Française pour les Investissements Internationaux (AFII), agence destinée à favoriser les investissements d'entreprises étrangeres en France
- et aujourd'hui encore, c'est Hideki qui est venu. Responsable marketing chez un importateur de boissons alcoolisées, il a passé une année "paradisiaque" (selon ses propres mots) à Bordeaux, au frais de son entreprise qui souhaitait développer son activité en France.



Ces salons sont l'occasion d'échanges passionnants avec des japonais de tous horizons, jeunes ou moins jeunes, aisés ou moins aisés, hommes ou femmes. Deux traits de caractère les réunis : la curiosité et l'ouverture sur le monde.
Les discussions variées, profondes ou légères, économiques ou de société, drôles ou tristes, sont des occasions uniques de connaitre le japon et ses habitants, que je n'aurais jamais pu avoir avec mon maigre bagage en japonais.



Maintenant, ma photo est elle accrochée au tableau des professeurs, à l'entrée de l'école, et je compte bien continuer cette expérience aussi longtemps que possible !

dimanche 3 mai 2009

Un peu d'air frais !


Rappel : vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir.
Bonne lecture !


Pour la Golden week, nous sommes partis prendre l'air dans la région de Hida des Alpes japonaises.


Partis en bus (moitié moins cher que par le train tout de même !), nous sommes arrivés à Takayama après 5h30 de trajet, et avons élu domicile dans le charmant Minshuku Sosuke. Avec son
foyer central traditionnel typique de la région (irori) et ses chambres en tatamis, il est idéalement placé en face du onsen de la ville.
Sous l'impulsion de Marco, nous n'avons évidemment pas manqué de le tester : décoration léchée, propreté irréprochable, relaxation et sérénité*.

*Eh non Paola, ce n'est pas encore cette fois que nous aurons la joie de partager ton expérience désastreuse du seul onsen sale du Japon !


Notre bus, et Marco devant le panneau de notre Minshuku

  • Premier jour, découverte de Takayama, surnommée également la petite Kyoto.
Nous avons découvert la ville à vélo, le long de son canal.


Nous n'avons évidemment pas manqué de visiter la douzaine de temples du quartier boisé de Terramachi, tellement proches les uns des autres que nous n'avions même pas le temps de remonter sur notre vélo !



Puis nous avons visité le cœur de Takayama, Sanmachi, un quartier émaillé d'
échoppes traditionnelles dans des maisons datant de l'époque d'Edo.



  • Deuxième jour, plongée dans la nature verdoyante des Alpes japonaises
Visite de 2 villages phares : Shirakawa-gô et Ainokura.
C'est un véritable plaisir des yeux. Ces villages, classés patrimoine mondial par l'UNESCO, renferment de
splendides chaumières, les Gasshô-Zukuri, datant pour certaines du 17è siècle.
Quel plaisir de visiter ces villages entourés de rizières par une délicieuse journée ensoleillée de printemps ! Enfin un peu de quiétude loin de la tumultueuse Tokyo !



Ça ne vous fait pas penser à la maison d'Hansel et Gretel ?


Ici, l'intérieur de ces fermes, dont les poutres sont tenues par des milliers de nœuds

  • Pour notre 3è journée, retour à Takayama où nous avons notamment visité la superbe demeure de marchand de la famille Yoshijima, citée dans de nombreuses revues d'architecture. Un petit havre de paix. Voyez plutôt :

Le mot de Marco : une pièce manquante au puzzle de la culture japonaise.
Enfin un peu d'harmonie entre l'architecture et la nature.
Vive les chaumières !