A l'Espace Langue Tokyo, on parle japonais mais aussi français.
C'est dans cette petite école sympathique, idéalement située dans le quartier d'Harajuku (à 5 minutes en vélo de chez nous), que j'ai commencé à animer des salons de conversation en français, il y a 1 mois.
- Le lundi soir, j'anime un salon de niveau 1, le niveau "le plus faible"
- Takayuki travaille dans une galerie de photos d'arts, et sa petite amie est française...
- et Kazunoli fait une thèse en littérature française sur Villier l'ile de Arles, poète symbolique du 19è siècle. Habitué à lire en français il cherche à améliorer son oral pour passer le concours d'entrée dans la meilleure université de Tokyo dans cette spécialité.
Le lundi, on parle donc art et littérature, un bon moyen d'en apprendre plus sur Daido Moriyama (grand photographe japonais), Gustave Moreau (peintre symbolique de la 2è partie du 19è siècle), ou encore le musée de Benesse sur l'ile de Naoshima (le meilleur musée du Japon selon Takayuki).
Kazunoli parle comme dans les livres qu'il lit : "certes", "quant à ce sujet", "par conséquent", "son frère cadet"... Bien des français apprendraient à l'écouter parler !
- Le mercredi, c'est le niveau 2, avec Tetsu et Takeyoshi, 2 seniors aux caractères opposés
L'un aime la randonnée et la haute montagne, alors que l'autre aime les danses de salon (il est capable d'en faire plusieurs heures par jour, plusieurs jours de suite !).
Le duo est étonnant, chacun conservant sa condition sociale jusque dans les prises de paroles du salon de conversation !
- Enfin, le vendredi, pour le niveau 3, c'est la compétition à celui qui aura le CV le plus passionnant :
- Yoshiko est aide soignante pour des malades d'Alzheimer.
- Yuko est responsable du pôle automobile à l'Agence Française pour les Investissements Internationaux (AFII), agence destinée à favoriser les investissements d'entreprises étrangeres en France
- et aujourd'hui encore, c'est Hideki qui est venu. Responsable marketing chez un importateur de boissons alcoolisées, il a passé une année "paradisiaque" (selon ses propres mots) à Bordeaux, au frais de son entreprise qui souhaitait développer son activité en France.
Ces salons sont l'occasion d'échanges passionnants avec des japonais de tous horizons, jeunes ou moins jeunes, aisés ou moins aisés, hommes ou femmes. Deux traits de caractère les réunis : la curiosité et l'ouverture sur le monde.
Les discussions variées, profondes ou légères, économiques ou de société, drôles ou tristes, sont des occasions uniques de connaitre le japon et ses habitants, que je n'aurais jamais pu avoir avec mon maigre bagage en japonais.
Maintenant, ma photo est elle accrochée au tableau des professeurs, à l'entrée de l'école, et je compte bien continuer cette expérience aussi longtemps que possible !